Normandie Incubation

Comment faciliter l’innovation en entreprise ?

15 décembre 2022 - Blog

On vous parle souvent de startup ici mais aujourd’hui, nous allons nous concentrer sur les entreprises de type PME, ETI ou Grands Groupes, avec tout de même une pincée de startup 😉

Nous côtoyons, à l’incubateur ou à l’extérieur, un grand nombre d’entreprises intéressées par l’approche des startups et qui souhaiteraient s’en inspirer pour innover en interne.

Car, quelque soit la taille de l’entreprise, certaines règles vont s’appliquer à leur activité :

  • Les solutions existantes ne dureront jamais éternellement #CD
  • Leurs entreprises ne seront jamais trop grandes pour s’écrouler #Kodak
  • La société change et leurs entreprises devront s’adapter dans le même temps #climat

Il va donc falloir s’adapter, mais alors :

  • Comment être en veille sur les innovations applicables à mon domaine ?
  • Comment innover au sein de mon entreprise ?
  • Comment organiser cette démarche d’innovation en interne ?
  • Et surtout comment faire pour amener son entreprise à jouer sur les 2 tableaux : celui du business quotidien et de l’innovation prospective ?

Ce ne sont pas des questions auxquelles il est simple de répondre. En effet, malgré le fait que les entreprises aient souvent beaucoup plus de ressources humaines ou financières qu’une startup, leur capacité à mener jusqu’au bout des projets d’innovation est plus incertaine.

Les actions internes sont des actions menées par l’entreprise elle-même. Comme :

  • La création d’une équipe innovation,
  • La création d’un lab inno R&D,
  • La création d’un programme d’intraprenariat,
  • L’essaimage.

La création d’une équipe innovation, qu’elle soit uniquement dédiée à la R&D ou non, est l’approche la plus courante dans les entreprises pour entamer une démarche d’innovation.

Cette équipe portera les projets d’innovation en interne et présentera par la suite ses recommandations ou trouvailles à la direction.
Ces démarches, comme vu précédemment, apportent beaucoup d’idées et de projets mais la difficulté sera de passer à l’échelle de l’entreprise.
Cela est en revanche, en général, moins compliqué pour les Lab R&D qui sont focalisés sur des technos et passeront la main pour trouver un usage.

Un autre format possible est la création d’un programme d’intraprenariat permettant à toute personne de l’entreprise de s’emparer de sujets d’innovation, de travailler le concept et de voir ensuite comment l’intégrer dans l’entreprise. Ce format permet d’intégrer les collaborateurs qui peuvent rencontrer des problèmes au quotidien, sur la base du volontariat, ce qui est très intéressant.

Une fois ces projets avancés, l’entreprise et sa direction pourra se dire :

  • Le projet ou la techno est intéressante : nous essayons de le déployer en interne,
  • Le projet n’est pas pertinent pour l’entreprise : abandon ou programme d’essaimage si l’intrapreneur décide de concrétiser ce projet par la création d’une nouvelle entreprise.

L’essaimage est le fait pour une entreprise d’accompagner et de faciliter l’accès à la création/reprise d’entreprise pour ses salariés. Lorsqu’un projet/techno a été porté en interne mais qu’il n’est pas stratégique pour l’entreprise de le développer, l’intrapreneur peut vouloir porter plus loin ce projet en créant une startup.

Lorsqu’il est difficile d’innover en interne, par manque de moyens, de connaissances ou de dynamique marché, le meilleur réflexe sera de bien s’entourer pour le faire avec d’autres. Ce sont les actions externes.

Ce sont des actions menées par l’entreprise avec l’aide d’autres structures ou menées par des structures externes. Par exemple :

  • Devenir membre d’un collectif pour réaliser sa veille ou sourcer des projets,
  • Collaborer ou devenir partenaire avec des startups,
  • Collaborer ou devenir partenaire avec des laboratoires de recherche,
  • Faire appel à du consulting stratégique pour l’innovation.

Créer des partenariats entre entreprise et startup permet aux deux d’y gagner.

Les entreprises pourront accéder aux technos, savoir-faire ou communautés intéressantes recherchés que possèdent les startups.
A l’inverse, la startup a souvent, elle, peu de ressources humaines, techniques ou financières que la grande entreprise pourra lui apporter.

Au-delà des startups, les entreprises pourront également nouer des partenariats avec des laboratoires de recherche afin de les aider sur des projets de R&D.

La difficulté ici est de provoquer les bonnes rencontres et d’optimiser le temps passé à sourcer ces startups ou laboratoires. Et le temps, que ce soit pour l’entreprise, les startups ou les laboratoires, est une ressource ultra limitée.

C’est pourquoi, vous le verrez, Normandie Incubation est un vrai facilitateur sur ce sujet.

Un dernier mode de fonctionnement sera de faire appel à des consultants externes effectuant un audit et des recommandations pour le déploiement d’une démarche d’innovation et un suivi.
Quelle que soit le type d’entreprise, la stratégie déployée sera souvent un mix d’actions internes et externes.
Autre difficulté : comment organiser la mise en place de ces différentes actions ? Voici les questions à se poser :

Approche incrémentale ou systémique ?

Pour lancer une démarche d’innovation, il faut réfléchir à la manière dont les objectifs de cette démarche vont être structurés au sein même de l’entreprise.

Pour cela, deux approches :

  1. L’approche incrémentale implique le détachement d’une équipe spécifique pour cette démarche d’innovation qui ne sera pas intégrée aux objectifs globaux de l’entreprise. Cela sera souvent une Direction de l’Innovation avec ses propres objectifs.
    L’avantage est la mise en place facilité et le travail dédié aux projets d’innovation, mais l’inconvénient sera la difficulté à passer les idées ou projets à l’échelle de l’entreprise.
  2. L’approche systémique implique que la démarche soit comprise dans toute l’organisation et qu’elle fasse partie intégrante des objectifs de l’entreprise et de ses collaborateurs.

Une approche plus compliquée à mettre en place de prime abord mais qui à terme sera totalement intégrée à la culture et aux objectifs de l’entreprise.

Prenons un exemple concret d’approche incrémentale pour montrer ses difficultés : 

La team innovation de votre entreprise de négoce décide de réaliser un projet visant à diminuer l’empreinte carbone de l’entreprise en vendant des produits moins carbonés. Ce projet à ses propres objectifs : vendre des produits plus responsables aux clients finaux. Vous donnez donc ces recommandations aux commerciaux.

En face de cet objectif, les commerciaux, eux, sont incentivés sur leur chiffre d’affaires et non sur l’impact carbone des produits composant ce chiffre d’affaires.
Les 2 objectifs n’étant pas liés, il y aura une grande difficulté pour la team innovation de mettre en place ses recommandations.

Que faire ?

Comme pour les startups, les problèmes et besoins utilisateurs doivent être au centre de la démarche de l’entreprise.
Ce n’est pas parce que l’on sait faire quelque chose qu’il faut le faire, il vaut mieux comprendre le client pour savoir comment faire.

Le problème ?

A votre avis, les gens veulent-ils une tondeuse à gazon efficace ou un gazon bien tondu ?
En partant sur l’une ou l’autre des hypothèses, la direction que va prendre la démarche sera totalement différente.
Une “tondeuse à gazon efficace” nous enferme dans le concept de tondeuse.

A l’inverse, un “gazon bien tondu” sous-entend d’autres moyens possibles d’avoir un gazon bien tondu comme une chèvre. En poussant la chose, nous pourrions nous dire que le problème est au final la tonte en elle-même et donc qu’une solution possible pour avoir un gazon bien tondu sans avoir à tondre est un gazon artificiel.

Comprendre le vrai problème à craquer sera donc la priorité avant de se lancer.

Comment prioriser ?

Une fois qu’on a des idées et des projets, la grande question est celle de la priorisation.
Par où commencer ? 

Encore une fois le côté incrémental vs. systémique va jouer un grand rôle sur la priorisation.
Dans le premier cas, les projets seront présentés avec des recommandations et la direction tranchera dans un choix, en général, unilatéral.
Dans le deuxième cas, ce seront les objectifs globaux incluant la démarche qui seront la grille de lecture.

Cependant, dans tous les cas, au delà du temps et du coût de mise en place des projets, 2 questions doivent se poser :

  • Qu’est-ce qui est vraiment core business ?
  • Qu’est-ce qui ne changera pas dans le futur sur mon marché ? Et donc qu’est-ce qui offre une plus grande rentabilité théorique, à long terme, sur l’investissement, pour innover ?

Vous l’avez compris, innover demande beaucoup de changements d’organisation, de prise de risque et cela pour parfois très peu de résultats.

C’est pourquoi, en tant qu’incubateur, nous aidons les startups mais aussi les grandes petites, moyennes ou grandes entreprises dans leurs démarches, en capitalisant sur notre expérience avec les startups.

Comment Normandie Incubation peut-il jouer un rôle pour les entreprises souhaitant innover ?

Nous aidons ces entreprises de toute taille à mieux appréhender l’innovation, de plusieurs façons :

Sensibilisation à l’innovation

Nous effectuons des interventions/webinaires sur l’innovation. Nous avons, par exemple, récemment organisé un webinaire à ce sujet avec la Sotraban (cluster des sous-traitants industriels normands) et ses adhérents.

Aide aux programmes d’intraprenariats

Au-delà des interventions et webinaires de sensibilisation, nous pouvons également venir en appui des programmes d’intraprenariat existants en entreprise afin d’apporter une prise de recul ou du coaching pour les intrapreneurs.

Nous l’avons, par exemple, récemment effectué pour aider les équipes d’intrapreneurs de la CNAV, Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse.

Veille via l’adhésion à l’incubateur

Nous proposons aux entreprises le souhaitant d’adhérer à notre association dans le collège entreprise. Cette adhésion permet premièrement d’aider l’association dans sa mission d’aider les startups mais également de permettre aux entreprises d’avoir une vision sur les startups, les technos ou les nouveaux usages se lançant en Normandie. Rien de mieux pour s’inspirer !

Revues de projet

Nous organisons des revues de projets sur-mesure pour les entreprises en sélectionnant des startups qui vont leur pitcher leurs projets.
Nous sélectionnons les startups en fonction des besoins de l’entreprise avec pour objectif mutuel que cela débouche sur un partenariat.

Ce partenariat prendra potentiellement la forme d’une collaboration afin de travailler sur une preuve de concept.
Nous réalisons ces événements avec des acteurs variés comme des bailleurs sociaux, des industriels ou des grands groupes.

Favoriser la collaboration avec des laboratoires

Au-delà de favoriser l’accès aux startups, Normandie Incubation peut également être acteur pour favoriser l’accès aux laboratoires de recherche normands.

Les laboratoires de recherche étant membre du 1er collège de l’association, nous pouvons faciliter la mise en relation pour des collaborations comme nous sommes actuellement en train de le faire pour une société canadienne.

Accompagner l’essaimage

Notre rôle étant d’accompagner les nouvelles entreprises, nous pouvons faciliter l’essaimage au sein des grandes entreprises afin que cela soit plus fluide et que le parcours à venir soit plus clair pour les porteurs de projet et l’entreprise.

La startup Dejamobile est un bel exemple d’essaimage d’Orange Lab qui a été accompagné par l’incubateur à sa sortie.

Consulting stratégique

Enfin, si la démarche d’innovation est naissante et qu’il y a un besoin d’aide pour pouvoir la structurer, nous pouvons aider en tant que consultants externes.
Nous effectuons un diagnostic et des recommandations pour mettre en place la démarche d’innovation et accompagnons ensuite son déploiement. C’est exactement ce que nous avons mis en place pour aider Partélios Habitat dans leur démarche.

Notre objectif principal avec ces dispositifs ? Faire gagner du temps à tout le monde et se concentrer sur les choses, problèmes, partenariats et dépenses qui comptent !