Normandie Incubation

Il crée des vêtements écoresponsables pour les cavaliers

11 mars 2024 - Nos startups

Source : actu.fr

Fondateur de la société Nhorsmandy, Manuel Lorimier a lancé Victoray, une marque de vêtements techniques écoresponsables et « made in France » pour les cavaliers.

« On veut remettre la France en selle responsable », sourit Manuel Lorimier. Passionné de mode, cavalier amateur depuis ses 10 ans et engagé depuis longtemps dans le bien-être animal, cet habitant du pays d’Auge mène avec volonté un projet engagé, « au cœur des priorités régionales ».

Avec la société Nhorsmandy qu’il a fondée, Manuel Lorimier lance la marque de vêtements Victoray, « le premier vestiaire normand sportwear et lifestyle d’inspiration équestre qui soit réellement écoresponsable et réellement fabriqué en France », insiste-t-il, énonçant les quatre défis à relever : « relocaliser la mode équestre en France, concilier écoresponsabilité et design, aider les clients cavaliers à réussir leurs compétitions équestres en leur proposant des vêtements techniquement efficaces et développer la confiance en soi en permettant que chacun soit fier de ce qu’il porte ». Tout un programme qui ne l’effraie pas.

  • « En tant que marque normande, on a forcément un esprit conquérant. » – Manuel Lorimier

 

Faire renouer la mode équestre avec la nature

Depuis quelques années, ce projet trotte dans la tête de ce dentiste équin qui a fait toute sa carrière dans le marketing et le développement commercial dans des multinationales. « Je me suis lancé après avoir adopté Jaine, une trotteuse sauvée de l’abattoir à l’association Sauve qui peut à Lisieux, raconte-t-il avec tendresse. C’est une très belle jument au passé compliqué, j’ai été marqué par sa résilience, par sa capacité à rester positive et confiante dans l’homme malgré tout ».

Manuel s’est ainsi inspiré de la détermination de sa jument devenue égérie de sa marque, pour faire naître son projet qu’il résume ainsi : « essayer de faire renouer la mode équestre avec les origines de l’équitation, sa naturalité ».

Cette envie est née de constats, notamment celui d’un paradoxe :

  • « La Normandie est la première région équestre de France, mais il n’existe pas de marque de mode équestre qui soit vraiment normande. » – Manuel Lorimier

D’autres réflexions ont motivé son projet, comme celui que « la mode détruit des vies et la planète ». Il rappelle : « C’est quand même la deuxième industrie la plus polluante au monde. Surtout l’industrie du cuir, une matière très présente dans le monde équestre, où la fabrication a recours à des produits très toxiques ». Un constat qui s’applique selon lui à la « mode équestre qui est très en retard de ce côté-là », considère-t-il :

  • « Au niveau du confort, de la technicité et de l’esthétique, le boulot est très bien fait. Mais du côté de l’impact environnemental, c’est catastrophique. » – Manuel Lorimier

 

Normandiser et responsabiliser la mode

L’un des objectifs de cette « entreprise à impact », c’est de « normandiser » et ainsi relocaliser la production.

  • « Du design à la fabrication, en passant par la teinture, le moindre fil ou bouton : tout est fabriqué en France, avec une grosse partie des étapes de production en Normandie. C’est aussi un bon moyen d’attirer des talents, car la mode est une industrie qui parle beaucoup aux nouvelles générations. » – Manuel Lorimier

Une production made in France attestée par le label Origine France Garantie.

Autre objectif : celui de détoxifier et responsabiliser la mode équestre. « Là où on va particulièrement être innovant, c’est sur les tissus qui sont beaux et bons pour la planète et inspirés par la nature normande », présente le fondateur de la marque qui mentionne deux types de tissus.

D’un côté, la marque aura recours à des tissus à base de fibre recyclée, issus de bouteilles d’eau et filets de pêche recyclés. De l’autre, elle va utiliser des tissus « biosourcés » avec du coton biologique, mais aussi de nouvelles fibres. « On va un cran plus loin : on va s’inspirer de la nature normande avec le lin, mais aussi un cuir végétal de pomme », annonce-t-il, avant de chiffrer : « L’impact carbone d’un cuir végétal par rapport à un cuir animal c’est moins 66 % ». 

Une démarche que l’entreprise a conciliée avec d’autres critères.

  • « Pour que ça marche, il faut que ça soit écoresponsable, mais aussi beau et efficace, et c’est ce qui nous a guidés dans la conception des vêtements. » – Manuel Lorimier

 

Deux collections

Pour cette marque, deux gammes ont été imaginées « pour séduire un large panel de personnes ». D’un côté la gamme élite et technique, à destination des cavaliers ou autres sportifs qui va bientôt faire l’objet d’une campagne de précommande. De l’autre, une gamme classique lifestyle, aussi pour la ville, dont la production a déjà été lancée.

Le tout en développant « toutes les pièces incontournables du vestiaire » pour le haut et le bas du corps.

  • « À terme, notre envie sera d’avoir une partie vente en digital, mais aussi avec des points de vente que nous choisirons avec soin comme nous sommes une marque engagée. » – Manuel Lorimier

Pour ce projet, il est soutenu par la Région Normandie, mais aussi l’incubateur Normandie Incubation. « On veut faire bouger les lignes et on sait qu’il y a un marché puisque l’équitation est le troisième sport en France ». 

victoray