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Avec leur bracelet médical, deux jeunes du Sud-Manche sont en finale d’un concours de l’innovation

01 février 2021 - Nos startups

Source : actu-fr.cdn.ampproject.org

En pleine crise sanitaire, et sociale, en particulier pour les étudiants, deux jeunes Manchois se distinguent avec leur projet de start-up médicale.

À la tête d’Arterya, Lucile Derly et Nicodème Pellier, deux amis d’enfance et d’école à La Haye-Pesnel (Manche), sont en lice pour remporter la finale régionale du 5e concours de la Fabrique Aviva.

Un prix de 60 000 €

Un concours ouvert jusqu’au mardi 9 février 2021, qui récompense des idées et innovations portées par des entreprises « sociales et solidaires » encore en gestation, selon l’assureur Aviva.

Pour l’instant, Lucile Derly et Nicodème Pellier sont 2e au classement de la région Centre-Ouest, avec plus de 8 300 likes récoltés.
Ils y rivalisent avec 150 autres projets.
Pour les soutenir, il faut s’inscrire sur le site de la Fabrique Aviva, et voter, pouce levé, en leur faveur.
S’ils l’emportent le 9 février, ils empochent 60 000 €, et se qualifient « pour la finale nationale, dotée de 100 000 € pour le premier prix », précise Lucile Derly.

Une manne importante, mais pas du tout superflue, pour aller au bout de « la recherche pure et dure » sur leur dispositif médical, qu’ils développent depuis deux ans, à partir d’une page blanche.

 

Un examen « archaïque »

L’ idée est venue en avril 2019 de Nicodème, alors externe en chirurgie à l’hôpital de Rennes. À la fin d’une journée d’opérations au bloc, il rappelle sa copine de classe à l’école élémentaire Saint-Michel de La Haye-Pesnel.

Lucile raconte  :

  • « Au téléphone, il me dit que le prélèvement du gaz du sang est problématique. Qu’il faut absolument faire quelque chose. Et là, il me demande : « Toi, tu peux te pencher dessus ? » Il était très insistant. »

Et persuasif. Ingénieure en génie mécanique de formation, Lucile Derly avait bifurqué, et suivait un cursus en marketing, en alternance chez Sanofi.
Elle qui « travaillait la semaine et étudiait le weekend » consacre bientôt ses soirées à imaginer et concevoir un dispositif efficace pour simplifier le gaz du sang.

Soit une prise de sang artérielle, exécutée uniquement dans les hôpitaux et les laboratoires, « pour identifier des défaillances cardiaques par exemple ».
Cet examen, pratiqué « toutes les 5 secondes en France » selon elle, est plus douloureux que les prises de sang classiques.

Car « sa méthode est archaïque ». Lucile explique :

  • « Il est fait au poignet. C’est plus difficile encore de trouver une artère qu’une veine. Une fois sur trois, c’est un échec. Il faut faire une deuxième piqûre à l’autre poignet. Pour les patients, ce n’est pas top. Pour les soignants, une perte de temps. »

Complémentaire, le binôme du Sud-Manche imagine un petit appareil sensé le « fiabiliser à 100 % ».

Disponible en 2023 ?

Ce bracelet est muni de capteurs électroniques, qui détectent le pouls et le trajet de l’artère « en amont et en aval ». Deux faisceaux lumineux se croisent alors au point où il faut piquer sur le poignet.

Un dispositif simple, mais complexe à fabriquer et mettre aux normes.
Avec Blood’up, le nom de leur bracelet, Lucile Derly et Nicodème Pellier ne veulent pas développer « quelque chose de jetable, car ça n’a pas d’avenir, mais réutilisable ».

En ce moment, ils font avec « une contrainte technologique de taille, la stérilisation ». Elle demande des opérations de nettoyage que « l’électronique n’apprécie pas ».
Le bracelet existe déjà à l’état de prototype. Les premiers essais cliniques doivent avoir lieu d’ici la fin de l’année. Pour une mise sur le marché espérée « en 2023 ».

C’est pour ça, pour le produire, que la société Arterya a été créée. Lucile Derly s’y consacre désormais « à 100 % ».

Elle qui n’avait « jamais rêvé monter sa boîte », a déjà convaincu leur « entourage proche » d’investir, et réuni un tour de table où figure… leur ancienne institutrice à l’école Saint-Michel.