Normandie Incubation

Rejouis cherche à passer un cap dans le reconditionnement des sextoys

20 août 2025 - Nos startups

Source : agence-api.ouest-france.fr

Moins d’un an et demi après s’être lancé dans le reconditionnement des jouets sexuels auprès des particuliers, Rejouis cherche à prolonger le plaisir en btob et accélérer ses process.

Aussi « atypique » et « pionnière » soit-elle, l’entreprise de Briouze reste en effet confrontée aux « enjeux classiques » de la seconde main, résume son président fondateur Bénoni Paumier : « On doit atteindre un volume minimal de production et gagner en efficacité, tout en parvenant à trouver un gisement qualifié et de qualité. »

Passer d’ici à 2026 de 250 à 1 000 produits reconditionnés par semaine

Passée de 20 à 150 m² d’ateliers en un an, la « micro-usine » de Rejouis reconditionne 250 sextoys par semaine selon son propre protocole, inspiré, entre autres, de la gynécologie. Mais le processus de contrôle et de nettoyage requiert encore temps et tâches manuelles. L’entreprise mène donc un projet de R&D pour simplifier et industrialiser les phases de diagnostic et désinfection des objets réceptionnés, avec le soutien de Bpifrance et la Région Normandie, à hauteur de 50 k€. « On espère aboutir à une ligne opérationnelle mi-2026. A cette échéance, l’objectif sera de monter à 1 000 produits reconditionnés par semaine », projette Bénoni Paumier.

Entrer sur le marché du btob

Cette accélération s’impose d’autant plus que Rejouis s’apprête à entrer sur le marché du btob. « Pour valoriser notre outil industriel et notre savoir-faire, on veut se positionner comme prestataire de reconditionnement pour les distributeurs et fabricants du secteur. » L’entreprise de la sextech leur propose de reprendre et remettre en circulation leurs produits (retours clients, emballages abîmés, etc.), mais aussi de les accompagner dans la mise en place d’espaces dédiés en magasin. En test à Strasbourg, le concept devrait aussi être décliné sur la boutique en ligne du français Passage du désir à la rentrée. D’autres chaînes « à l’échelle nationale et européenne » seraient tentées, selon le dirigeant. Il compte d’ailleurs sur cette offre pour séduire les pays voisins (Belgique, Allemagne, Pays-Bas).

Recherche de partenaires

Malgré ses ambitions, l’entrepreneur n’envisage pas de levée de fonds dans l’immédiat. « La croissance moyenne de notre chiffre d’affaires (non-communiqué, NDLR) est de 15 à 20 % par mois. Si on double notre volume actuel de production, on sera à l’équilibre », assure-t-il. Le reconditionnement de sextoys n’est pas une activité solitaire pour autant. Bénoni Paumier se prépare à lancer un 2e recrutement. Et cherche surtout des associés ou business-angels « sensibles à l’économie circulaire, à la réindustrialisation et ouverts aux questions de sexualité » pour l’accompagner dans cette aventure originale en milieu rural.